Les pluies abondantes du 9 et 10 août 2024 résultent de la fusion des vestiges de la tempête Debby avec un système dépressionnaire formé dans la région des Grands Lacs. Initialement, les prévisions annonçaient jusqu’à 100 mm d’accumulations pour le territoire de Laval. L’imagerie radar extraite a démontré qu’entre 9 h et 21 h 30, le territoire a reçu des accumulations estimées entre 125 mm et 200 mm.
Impacts
- Inondations par ruissellement, refoulement du réseau pluvial et débordement des cours d’eau intérieurs
- Facteurs aggravants : pannes d’électricité, perte de télécommunications
Consciente des défis croissants posés par l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques extrêmes, la Ville a mené une analyse complète de la gestion de la tempête Debby. L’analyse inclut la production d’un rapport stratégique sur la gestion de la crise et un rapport technique sur les infrastructures.
Foire aux questions
L’analyse de la gestion de la tempête Debby a été menée à 2 niveaux.
D’une part, le rapport stratégique sur la gestion de la crise, préparé par le Bureau de la résilience municipale avec le soutien d’expertise de différents services municipaux, documente les effets de la tempête Debby, présente les mesures de réponse et de rétablissement, identifie les leçons apprises pour renforcer la résilience, et propose des recommandations pour une ville plus résiliente.
Le rapport technique du Service de l’ingénierie examine quant à lui les aspects liés à l’infrastructure du territoire, notamment la période de retour de la tempête Debby, le drainage des propriétés privées, les niveaux de service et la récurrence de protection des réseaux, ainsi que le fonctionnement des stations de pompage. Cette étude a permis de dégager plusieurs constats :
- La capacité hydraulique des stations de pompage a été excédée par l’apport en eau généré par la tempête Debby.
- Plusieurs réclamations sont localisées en point bas, ce qui a favorisé l’accumulation d’eau en surface.
- Les trop-pleins gravitaires (lorsque présents) des stations de pompage ont permis d’évacuer les eaux malgré les pannes électriques ou l’atteinte des capacités des pompes de captage.
- La majorité des bâtiments impactés par la tempête Debby se retrouvent dans des réseaux construits entre 1960 et 1982, c’est-à-dire dans des réseaux de type pseudo-séparatif ou unitaire.
Les rapports mettent en lumière plusieurs constats clés concernant les défis liés à la résilience urbaine face aux changements climatiques, aux crises sanitaires ou encore aux pressions sociales et économiques croissantes. L’un des constats majeurs est que la résilience d’une ville ne peut pas reposer uniquement sur l’autorité municipale. Elle dépend aussi fortement de l’engagement et de la mobilisation des citoyens et citoyennes.
En effet, la Ville a une responsabilité cruciale dans la planification urbaine durable, la mise en place d’infrastructures résilientes, la gestion des risques et la mise à disposition de ressources accessibles à la population. Elle doit anticiper les vulnérabilités, adapter ses services publics et favoriser des politiques inclusives.
Les citoyens et citoyennes ont, eux aussi, un rôle essentiel à jouer. Leur participation active, que ce soit par l’entremise de gestes du quotidien pour se préparer aux risques, d’initiatives pour se conformer à la réglementation ou des actions pour rendre leurs demeures plus résilientes, est indispensable pour renforcer la capacité d’adaptation du territoire. La résilience se construit donc à 2 niveaux : sur le plan institutionnel, puis sur le plan individuel.
Les rapports soulignent que cette complémentarité entre les décisions stratégiques des pouvoirs publics et les actions concrètes de la population permet l’émergence d’une véritable culture de la résilience, soit une qui est durable et solidaire.
Non. Cette analyse s’inscrit dans une démarche d’amélioration continue et servira d’outil pour contribuer à construire collectivement une meilleure préparation face aux événements à venir. Il ne s’agit pas d’un rapport visant à établir la responsabilité de l’une ou l’autre des parties.
Ces rapports donnent plutôt suite aux exercices post-événement visant à mettre de l’avant ce qui a bien fonctionné et ce qui doit être optimisé quant à la réponse municipale à une situation exceptionnelle de sécurité civile.
Non. Des génératrices n’auraient pas aidé dans le cadre de la tempête Debby, mais cela nous a permis de constater qu’elles pourraient être utiles lors de pannes électriques survenant pendant des épisodes de pluie où les stations de pompage n’ont pas encore atteint leur capacité maximale. Lors de la tempête Debby, cette capacité avait été atteinte, et le dispositif de trop-plein a joué son rôle comme prévu.
Différentes mesures peuvent être mises en place en amont pour limiter les impacts d’épisodes de pluies diluviennes pouvant mener à des infiltrations d’eau :
- Nettoyer régulièrement les gouttières pour favoriser un bon écoulement de l’eau de pluie.
- S’assurer que les gouttières déversent l’eau sur une surface perméable, par exemple la pelouse.
- Bien entretenir les clapets antiretours.
- Installer les dispositifs de sûreté conformes au règlement L-11870 (PDF, 750 ko) (clapets antiretour, clapet de retenue, bombement de l’allée d’accès en dépression, etc.) et s’assurer de leur maintien et entretien dans le temps.
- Être en mesure de subvenir à ses besoins de façon autonome pendant au moins 72 h en cas de panne de courant prolongée.
Pour les 3 prochaines années, des investissements totalisant 350 M$ sont prévus, incluant une enveloppe de 100 M$ supplémentaires destinée au plan d’investissement en résilience pour la gestion des eaux.
Les investissements supplémentaires prévus permettront d’améliorer et d’adapter les infrastructures liées au cycle complet de la gestion de l’eau, de l’aqueduc aux eaux usées. La Ville intensifie un chantier déjà bien entamé, en augmentant pour une 3e année de suite les investissements dans les programmes et les projets afférents.
Parmi les mesures ciblées :
- Accélération de la reconstruction et la réhabilitation de conduites d’égouts en fonction de la désuétude et en tenant compte des secteurs les plus vulnérables confrontés à des problèmes récurrents
- Ajout de génératrices à des stations de pompage stratégiques
- Ajout de nouvelles infrastructures drainantes comme des bassins de rétention, des saillies drainantes, des rues éponges, des tranchées et des jardins de pluie en priorisant les secteurs les plus vulnérables confrontés à des problèmes récurrents
- Réduction de l’impact des inondations riveraines avec la stabilisation de 9 km de berges sur le bord de la rivière des Mille-Îles et amélioration des connaissances sur les inondations des cours d’eau intérieurs
Plusieurs initiatives municipales ont été mises en place ou sont en cours d’exécution pour améliorer la gestion des eaux pluviales :
- Mise en chantier du réservoir Cartier (gestion des surverses pluviales)
- Travaux liés au réaménagement d’infrastructures des égouts pluviaux, visant à régler les enjeux d’infiltration, de refoulement sanitaire et d’accumulation d’eau, dont les secteurs Monty, Saint-Judes et de Gruyères
- Programme de réhabilitation sans tranchées des conduites d’égout (chemisage)
- Projet-pilote innovant comme celui de la rue Leclair (asphalte perméable)
- Travaux de contrôle des surverses et construction des ouvrages de rétention, dont le Bassin Cartier
- Poursuite du programme de débranchement de gouttière
- Établissement d’un plan intégré de la gestion des eaux pluviales (cours d’eau, fossé et canalisation)
- Ajout des saillies drainantes et parcs éponges
- Bonification de la fréquence d’entretien des conduites d’eau pluviale dans les secteurs touchés par Debby
- Entretien d’ouvrages de gestion des eaux pluviales sur l’ensemble du territoire lavallois
- Remise à niveau de l’ouvrage de gestion des eaux pluviales Antoine-Devin
- Ajout de génératrices dans 13 stations de pompage au cours des prochaines années
- Réfection structurale et remplacement d’équipements de la station St-Théophile
- Mise à niveau de la station Du Portage et de la station la Fermerie
- Investissement soutenu dans les projets de maintien d’actif des stations de pompage (environ 200 M$ sur une période de 10 ans)
Plusieurs mesures sont actuellement en place pour mieux gérer les inondations par les eaux de ruissellement :
- Mesures mises en œuvre par la Ville pour protéger les milieux humides, qui jouent un rôle crucial dans l’absorption et la filtration des eaux de pluie. Des dispositifs de drainage tels que des bassins de rétention et des aménagements le long des rues sont installés pour réduire la pression sur le réseau souterrain et améliorer la qualité de l’eau rejetée dans l’environnement.
- Utilisation de la cartographie des zones inondables du MELCCFP pour l’élaboration de plans d’urgence adaptés aux inondations fluviales.
- Règlements municipaux pour intégrer des normes d’infiltration minimales (ex. : règlements municipaux L-9618 et L-5057) en lien avec l’obligation d’installer un clapet antiretour indépendant sur les branchements d’évacuation recevant les eaux usées pour éviter les refoulements d’égouts.
- Plantation d’arbres pour augmenter la capacité d’absorption des sols.
- Programme de débranchement des gouttières pour encourager les propriétaires à dévier les gouttières vers des surfaces perméables, par exemple la pelouse, pour favoriser l’infiltration naturelle de l’eau. De plus, les propriétaires sont invités à ne pas remblayer les fossés et les cours d’eau, conformément au règlement L-11870 (PDF, 750 ko), afin de préserver les voies naturelles d’écoulement de l’eau.
- Zonage restrictif dans les secteurs à risque d’inondation ou à faible perméabilité.
- Révision des règlements municipaux pour intégrer des normes d’infiltration minimales lors de nouvelles constructions.
Une cuvette est une dépression naturelle ou artificielle dans le terrain, souvent caractérisée par une pente qui dirige l’eau vers un point bas. Si votre maison est située dans une cuvette, elle peut être plus vulnérable aux refoulements d’égout et aux infiltrations d’eau, surtout en cas de fortes pluies ou de saturation du sol.
Les risques incluent :
- Refoulement d’égout : Lorsque le réseau d’égout est surchargé ou obstrué, l’eau peut remonter dans les canalisations de votre maison.
- Infiltration d’eau : Une mauvaise étanchéité des fondations ou un drainage insuffisant peut permettre à l’eau de pénétrer dans votre sous-sol.
- Accumulation d’eau sur la chaussée ou sur les terrains : Vu la dépression caractérisant une cuvette, lors de fortes précipitations, l’eau est susceptible de s’accumuler en surface sur la chaussée et les terrains entravant ainsi possiblement les déplacements, considérant que les réseaux peuvent être en charge et le sol saturé.
Pour limiter ces risques, il est recommandé de :
- Installer un système de drainage efficace autour de votre maison.
- Vérifier l’état des fondations et les rendre étanches.
- Installer un dispositif anti-refoulement pour éviter les remontées d’égout conformes au règlement L-11870 (PDF, 750 ko) (clapets antiretour, clapet de retenue, bombement de l’allée d’accès en dépression, etc.) et s’assurer de leur maintien et entretien dans le temps.
- S’assurer que les gouttières déversent l’eau sur une surface perméable, par exemple la pelouse, mais loin des fondations.
- Si vous avez des préoccupations spécifiques, il peut être utile de consulter un expert en drainage ou en plomberie pour évaluer votre situation.