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Comprendre le langage canin pour prévenir les morsures

Publié le Publié le 24 janvier 2025, 7 h 25

La majorité des morsures pourraient être évitées si nous apprenions à mieux comprendre les signaux que nous envoient nos amis à quatre pattes.

Les chiens communiquent constamment avec nous. Encore faut-il savoir décoder leur langage. 

Reconnaître les situations à risque

Les morsures ne surviennent généralement pas par hasard. Elles se produisent souvent dans des contextes prévisibles : 

  • Protection de ressources : Lorsqu’un chien protège une ressource, comme ses jouets, ses os ou sa nourriture. 
  • Inconfort ignoré : Lorsqu’un chien exprime des signaux d’inconfort, mais que ceux-ci sont ignorés ou mal interprétés. 
  • Peur ou insécurité : Un chien peut chercher à se défendre face à une situation perçue comme menaçante, particulièrement s’il ne peut se retirer ou fuir. 
  • Interactions imposées : Quand on contraint un chien à accepter des caresses, des contacts physiques ou qu’on ignore son espace personnel. 
  • Situations stressantes ou inhabituelles : Les rendez-vous chez le vétérinaire, les séances de toilettage ou tout simplement le fait d’avoir de la visite à la maison. 
  • Rencontres avec des personnes ou des chiens inconnus : Un chien peut se sentir méfiant, stressé ou dépassé lorsqu’il rencontre de nouvelles personnes ou d’autres chiens, surtout si l’approche est trop brusque ou non adaptée à son rythme. 

Décoder le langage corporel 

Un chien communique avec tout son corps. Pour savoir s’il est inconfortable dans une interaction, il est important de reconnaître les signes qu’il envoie. 

Premiers signes de malaise possibles  

  • Bâiller, se lécher le museau, cligner des yeux 
  • Éviter le regard, tourner la tête 
  • S’asseoir ou détourner son corps 
  • Tenter de s’éloigner, adopter une posture basse 
  • Plaquer les oreilles vers l’arrière 

Signaux d’avertissement plus sérieux  

  • Figer et fixer du regard 
  • Grogner 
  • Retrousser les babines 
  • Mordre dans le vide (snap
  • Appuyer ses dents sur la peau 

Si vous observez ces signaux, donnez immédiatement de l’espace au chien et éloignez-vous calmement, sans mouvements brusques.  

Savoir bien approcher un chien 

La première règle est de toujours demander la permission à la personne qui en a la garde. Ensuite, évitez de fixer le chien du regard ou de vous pencher vers lui, car cela peut être perçu comme une menace.  

L’idéal est de vous accroupir ou de vous placer de côté et de tendre doucement la main. Laissez le chien venir à vous et vous renifler à son rythme. Observez son comportement : s’il semble tendu ou hésitant, respectez son espace.  

S’il reste près de vous et demeure calme, caressez-le doucement en privilégiant des zones où il peut voir votre main, comme le poitrail, le cou ou les flancs. Évitez de caresser la tête, car la plupart des chiens n’apprécient pas les caresses à cet endroit par des personnes qu’ils ne connaissent pas.  
 
Si le chien montre des signes d’inconfort ou tente de se retirer, n’insistez pas et respectez son choix. 

Attention aux mythes!

Un chien qui remue la queue n’est pas forcément content. Le mouvement de queue indique simplement que le chien communique. Cette communication peut être positive comme négative. Observez plutôt l’ensemble du corps pour comprendre son état d’esprit. 

Apprendre aux enfants à interagir

Les enfants sont particulièrement vulnérables aux morsures en raison de leur nature spontanée. Voici les règles de base à leur enseigner. 

  • Rester calme en présence d’un chien. 
  • Ne pas s’approcher d’un chien attaché ou derrière une clôture. 
  • Toujours demander la permission avant d’initier un contact. 
  • Ne pas faire de mouvements brusques. 
  • Ne pas monter sur le dos du chien. 
  • Ne pas toucher sa queue, ses pattes ou tirer ses poils. 
  • Éviter d’approcher son visage du chien, même si c’est pour lui donner un bisou. 

Ces règles sont particulièrement importantes avec un chien inconnu, mais s’appliquent aussi avec un chien familier. 

Favoriser la socialisation

La socialisation est un apprentissage essentiel qui doit commencer dès l’âge de 3 à 16 semaines. Durant cette période, le chiot doit être exposé positivement à une variété d’expériences : 

  • Différents types de personnes (grandes, petites, avec chapeau, avec barbe, etc.) 
  • Divers environnements (ville, campagne, surfaces variées) 
  • Sons du quotidien (aspirateur, voitures, orages) 
  • Manipulation douce de différentes parties du corps 
  • Contact positif avec d’autres chiens vaccinés 

Un chiot bien socialisé apprendra à se sentir en confiance dans diverses situations et sera plus apte à communiquer de façon appropriée, réduisant ainsi les risques de morsures liés au stress ou à la peur. 

Comme la socialisation commence avant l’adoption du chiot, il est important de bien sélectionner la personne qui élève les chiots.  

Un éleveur ou une éleveuse responsable veille à exposer ses chiots à diverses situations de manière progressive et positive afin de favoriser leur développement équilibré.  

Avant d’adopter, renseignez-vous sur les méthodes utilisées dans l’élevage. Pour vous guider dans votre recherche, vous pouvez consulter le site du Club canin canadien afin de trouver un lieu d’élevage fiable et engagé dans le bien-être de ses chiots. 

Consulter une personne spécialisée au besoin

Si vous observez des comportements préoccupants chez votre chien, un ou une spécialiste en comportement canin pourra vous offrir un accompagnement personnalisé. 

Cette démarche est particulièrement importante en cas de signes d’agressivité, de morsures antérieures ou d’anxiété marquée. Une intervention professionnelle permet de comprendre les causes de ces comportements et de mettre en place des solutions adaptées. 

Rappelez-vous : un chien n’attaque jamais « sans raison ». Il donne toujours des signaux. À nous de les reconnaître et d’y répondre adéquatement.