Pour cette seconde année du Projet Zoom Art, des rencontres improbables et des surprises visuelles sont proposées aux citoyens par la Ville de Laval. Du
10 septembre au 3 octobre 2021, ce projet d’infiltration s’installe dans le secteur Montmorency. On peut y découvrir des images d’œuvres d’art contemporaines prenant la place d’affiches publicitaires. Ces insertions artistiques s’immiscent sous terre – sur des affiches surdimensionnées du métro et des lumiquais – et sur terre – sur des abribus et sur des panneaux publicitaires en bordure de grands boulevards.
Regroupée autour du thème du réalisme magique, cette sélection de photographies d’œuvres d'art offre un côté familier et étrange tout en invitant à la rêverie.
Carte du parcours, 496 ko
Les artistes proviennent de Laval, du Québec, de l’Ontario et de la Colombie-Britannique et la sélection est diversifiée (type d’œuvre, genre, âge, diversité ethnoculturelle), ce qui est en écho avec la pluralité de la population lavalloise. L’éclectisme de cette sélection d’images d’œuvres contemporaines, présentées en dehors du contexte habituel de l’exposition, a pour but de toucher également les personnes qui n’ont pas l’habitude d’aller à la rencontre des arts visuels. L’objectif est de susciter chez ceux-ci une forme de découverte, d’étonnement, voire d’émerveillement, face à ces images.
Après cette année pandémique, le Projet Zoom Art s’offre comme un baume artistique aux citoyens de tous les horizons qui transitent au centre-ville. Cette initiative culturelle s’intègre dans la cadre des Journées de la culture, par son volet de médiation. Elle s’inscrit également dans la vision de Métamorphoses créatives, qui vise à dynamiser et à développer le centre-ville grâce à des propositions culturelles innovantes visant l’expérience humaine.
Thème de l'édition 2021
Album photosArtistes
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Thème de l'édition - Le réalisme magique : invitation à la fuite du réel, à la rêverie
Vers 1925, l'historien de l'art allemand Franz Roh introduit le concept de réalisme magique. Avec ce terme, il a décrit comment certaines œuvres en arts visuels représentent des éléments « irrationnels, magiques ou surnaturels » comme si ceux-ci étaient réels. Les artistes qui utilisent ces stratégies insèrent ainsi un peu de magie dans notre vie de tous les jours.
Selon différentes études en psychologie, la fuite dans l’imaginaire peut être un mécanisme de défense efficace dans le cas où les personnes vivent un trauma. Cette fuite du réel offre une sorte de pause aux effets de ressourcement qui permet ensuite d’affronter le réel à nouveau. Cette pratique facilite la résilience et la protection de soi. Actuellement, en contexte pandémique, la société entière est en situation de potentiel trauma : les fabulations intérieures et les rêveries n’ont donc jamais été aussi utiles à l’équilibre psychique.
Devant cet ennemi invisible qui s’immisce actuellement partout dans notre quotidien, qui le perturbe et qui nous vole une partie de notre vie, nous avons eu l’idée d’offrir une pause mentale aux citoyens de Laval. Pour ce faire, nous avons sélectionné des œuvres qui s’inscrivent dans l’esthétique du réalisme magique. Il s’agit d’un courant esthétique qui touche petits et grands et qui ne nécessite que peu de connaissances préalables pour accéder à ses effets. L’objectif est d’inviter à l’évasion et à la rêverie, et les œuvres choisies le sont pour leur potentiel d’évocation et d’étrangeté. Elles offrent une forme de fuite assumée du difficile quotidien vers un ailleurs fantasmé et magique. Ici, il y a une invitation à un retour à l’enfance, où tout était possible : s’envoler, rétrécir, devenir un être de lumière, parler aux animaux, se déplacer dans le temps, etc.
Cette année, le Projet se déploie au centre-ville avec les possibilités des supports publicitaires, soit l’abribus, le lumiquai en tant que boîte lumineuse géante, le panneau d’affichage en bordure de grands boulevards et l’affichage mural surdimensionné permettant l’effet immersif. Avec Zoom Art, on utilise donc les supports, les outils et les stratégies de la publicité, mais dans le but de « vendre » tout autre chose.
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Zoom Art en photos
BGL
Jasmin Bilodeau, Sébastien Giguère et Nicolas Laverdière (BGL) composent l’un des collectifs artistiques les plus explosifs du Québec. Leurs œuvres pleines d’humour s’inspirent de la culture populaire, du folklore et de l’architecture. Se présentant comme des « installateurs-bricoleurs » ou encore des « mini architectes du dimanche », ils souhaitent attirer l’attention sur des enjeux sociaux et politiques par des œuvres qui mettent en scène des objets hors contexte. Ici, le plafond suspendu est déplacé en des lieux impropres au travail bureautique, forêt ou ruelle, lieux que cette téléportation nous force à reconsidérer autrement.
Site Internet de BGL
@bgl_art
Domaine de l'angle I, 2005
Photographie de l'installation à l'érablière La Maria, Saint-Michel de Bellechasse Québec pour l'album la forêt des mal-aimés de Pierre Lapointe.
Crédit photo : Toni Hafkenscheid
Domaine de l'angle II, 2008
Photographie de l'installation dans une ruelle de Toronto pour la Nuit Blanche de 2008
Crédit photo : Mathieu Doyon
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Manon De Pauw
Ancienne étudiante du Collège Montmorency, Manon De Pauw enseigne aujourd’hui les arts visuels et médiatiques à l’UQAM, où elle a fondé le Labo Lumière. Ses projets se situent entre les arts visuels et les arts de la scène. L’artiste fait vivre ses sculptures de papier en invitant des interprètes à les déplacer et à les animer par des éclairages colorés. Leurs gestes performatifs ont pour effet de déjouer nos perceptions et de créer des intrigues visuelles. Ici, dans leurs cocons fragiles et lumineux, les personnages semblent provenir d’un monde parallèle.
Site Internet de Manon De Pauw
Cocons somatiques, 2017
Photographie d'une performance en collaboration avec Pierre-Marc Ouellette
Crédit photo : Sara A. Tremblay
Tête lumineuse no. 3, 2017
Photographie numérique
Crédit photo : Manon De Pauw
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Claudie Gagnon
Issues des arts visuels et scéniques, les œuvres de Claudie Gagnon suscitent enchantement et malaise. L’artiste crée des « théâtres photographiques » en choisissant avec minutie les décors et les accessoires dans lesquels elle plonge ses personnages, joués par des comédiens et des comédiennes. C’est dans ce contexte et par des jeux scéniques qu’elle arrive à fixer des moments d’émotion et d’étrangeté. Magicienne des contrastes, créatrice d’univers merveilleux, elle travaille également avec délicatesse les effets lumineux pour fabriquer des êtres de lumière. Ses images poétiques s’offrent comme des rêves nostalgiques – à nous d’y plonger !
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Papillons, soucis et allergies, 2018 Matériaux mixtes : Photographie numérique, impression jet d'encre sur papier RAG, peinture et vernis acrylique, poudre d'or, collage
Crédit photo : Claudie Gagnon
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Fille lampe, 2014 Photographie numérique, impression jet d’encre sur papier RAG
Crédit photo : Claudie Gagnon
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Moridja Kitenge Banza
Globetrotteur, Moridja Kitengen Benza a étudié à Kinshasa (Congo) et à Nantes (France) avant de choisir de s’installer au Québec. Photographié dans la cour arrière de sa maison, il se met en scène dans un décor où cultures, croyances et temporalités sont fusionnées. Cachant la clôture de maille, le tissu africain de wax vert et le tableau du Christ portant un masque africain encadrent l’artiste, saisi dans une pose protocolaire. Cette œuvre invite à redéfinir la notion d’authenticité, souvent associée à une culture des origines. Ici, on propose une authenticité contemporaine qui intègre la mixité des influences culturelles.
Site Internet de Moridja Kitenge Banza
@moridjakitenge
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Authentique no1, 2017 Impression archive au jet d’encre sur papier
Crédit photo : Moridja Kitenge Banza et Galerie Hugues Charbonneau
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Authentique no2, 2019 Impression archive au jet d’encre sur papier
Crédit photo : Moridja Kitenge Banza et Galerie Hugues Charbonneau
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Véronique La Perrière M.
Établie dans les Laurentides, Véronique La Perrière M. souhaite par ses œuvres « témoigner de la fragilité et du mystère de l’existence ». Ses dessins montrent des transformations, qu’elle crée à l’aide de combinaisons impossibles entre les éléments représentés. La stratégie, qui fonctionne grâce à la finesse de son dessin et à l’absence de couleur, produit de merveilleux contes visuels. C’est en reprenant les mythes de la métamorphose qu’elle suggère l’idée du passage, du rêve et du réenchantement. Ses œuvres évoquent la résilience.
Site Internet de Véronique La Perrière M.
@veroniquelpm
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L'arbre se souvient, 2019 Fusain sur papier
Crédit photo : Véronique La Perrière M.
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Le jour, le soleil, la nuit, l'abyme, les étoiles, 2019 Fusain sur papier
Crédit photo : Véronique La Perrière M.
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Le motif de mes rêves (racine-miroir), 2018
Fusain sur papier
Crédit photo : Véronique La Perrière M.
My unknown memories, 2018
Fusain sur papier
Crédit photo : Véronique La Perrière M.
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Manuel Mathieu
Né en Haïti, Manuel Mathieu réalise des œuvres qui s’inspirent de la culture haïtienne. Il utilise la stratégie du contraste pour donner corps à ses réflexions sur l’avenir. Dans cette œuvre, il se représente en Haïti, portant une tête de poupée vaudoue surdimensionnée. Cette série de photographies forme une quête identitaire et une étonnante parodie. En effet, l’artiste, en incarnant sa propre poupée vaudoue, devient à la fois l’objet magique et le sujet des enchantements de celui-ci. Manuel Mathieu suggère ainsi symboliquement l’importance de s’approprier tous les pouvoirs sur son corps et sa destinée.
Site Internet de Manuel Mathieu
@Manuelmathieu
Canapé Vert, 2013
Photographie
Crédit photo : Josué Azor
Marché, 2013
Photographie
Crédit photo : Josué Azor
Up North no1, 2013
Photographie
Crédit photo : Manuel Mathieu
Up North no2, 2013
Photographie
Crédit photo : Manuel Mathieu
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Aude Moreau
Grâce à sa double formation en scénographie et en arts visuels, Aude Moreau réalise des œuvres qui métamorphosent – littéralement – l’espace. Dans ce projet, l’artiste a peint les murs d’une galerie en rouge. Ensuite, jour après jour, elle a retiré des fragments de peinture rouge avec un couteau. Ces retraits sont devenus un dessin blanc en continuelle transformation. Elle a photographié son projet au fur et à mesure, afin de conserver les traces visuelles de son évolution. Pour elle, « défaire, c’est faire, et faire, c’est défaire » – et son œuvre est une manifestation tangible de cette affirmation philosophique.
Le Fil d'Ariane, 2000
Impression numérique
Crédit photo : Aude Moreau
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Francis O’Shaughnessy
Originaire de Québec, Francis O’Shaughnessy est un photographe qui s’intéresse au portrait dans le paysage. C’est au cœur d’une mine désaffectée, à Sainte-Marie-aux-Mines, en Alsace (France), qu’il a réalisé ces photographies. Il s’y est installé avec des étudiantes et des étudiants de l’endroit afin de créer des mises en scène étranges. Cette utilisation inusitée du paysage souterrain, fort éloignée de l’histoire et de la vocation de la mine, nous incite à imaginer un monde parallèle. Avec Francis O’Shaughnessy, nous surprenons les personnages en flagrant délit, un peu comme si on visitait avec lui, en secret, les galeries de cette mine mystérieuse.
Site Internet de Francis O’Shaughnessy
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Sans titre, 2013 Photographie numérique
Crédit photo : Francis O'Shaughnessy
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Sans titre, 2013 Photographie numérique
Crédit photo : Francis O'Shaughnessy
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Sans titre, 2013 Photographie numérique
Crédit photo : Francis O'Shaughnessy
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Sans titre, 2013 Photographie numérique
Crédit photo : Francis O'Shaughnessy
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Karine Payette
Originaire de Laval, Karine Payette réalise des sculptures et des photographies qui suscitent attraction et inconfort. Elle se questionne sur la relation entre l’être humain et les autres espèces dans des œuvres qui semblent raconter des histoires. Cette série présente des portraits photographiques d’animaux domestiques avec leur maiître ou leur maîitresse. Au second regard, on remarque une étonnante contamination visuelle entre la peau humaine et le pelage, les plumes ou les écailles de ces animaux. Cette hybridité imaginée, humain-animal, est une représentation inversée de l’emprise humaine sur la faune et la nature.
Site Internet de Karine Payette
@karinepayette
Entre nous I, 2016
Impression numérique
Crédit photo : Karine Payette
Entre nous III, 2016
Impression numérique
Crédit photo : Karine Payette
Entre nous V, 2016
Impression numérique
Crédit photo : Karine Payette
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Samuel Roy-Bois
Originaire de Québec, Samuel Roy-Bois réside à Kelowna, où il enseigne les arts visuels à l’Université de la Colombie-Britannique. Il réalise des sculptures éphémères à partir d’objets du quotidien, qu’il assemble et photographie ensuite. Ici, il utilise l’escabeau de façon inusitée, le déplaçant dans des espaces naturels pour le détourner de son usage conventionnel. Ce faisant, il crée des jeux visuels, sorte de moments magiques où l’équilibre impossible d’un escabeau à bottes devient possible, et où deux escabeaux rouges sont présentés comme une réflexion illusoire de l’un de l’autre.
Site Internet de Samuel Roy-Bois
@roybois
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The Origin of the Family, Private Property, and the State (ladder and boots), 2016 Photographie, épreuve à développement chromogène
Crédit photo : Samuel Roy-Bois
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Sovereign (two ladders), 2019 Photographie, épreuve à développement chromogène
Crédit photo : Samuel Roy-Bois
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Véronique Sunatori
Véronique Sunatori est originaire du Québec et vit actuellement à Toronto, où elle a étudié en arts visuels. De culture nord-américaine et japonaise, elle puise dans son hybridité culturelle pour réaliser ses œuvres. Ses sculptures surréalistes sont faites d’associations poétiques et évocatrices. C’est ainsi qu’elle imagine des lunes qui tombent du ciel et s’échouent sur les marches d’un escalier, ou encore des objets hybrides tels que des globes terrestres amoureux ou une loupe embrumée par les nuages qu’elle révèle. Elle partage avec nous des occasions d’évasion et de ressourcement en matérialisant ses expériences introspectives en objets fabuleux.
Site Internet de Véronique Sunatori
@vero.suna
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Blame It on the Moon (on view for Moonshow at Hearth Garage), 2021 Fusain sur papier
Crédit photo : Véronique Sunatori
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Maybe the Light Will Save Us, 2014 Manche de loupe, plexiglass gravé au laser
Crédit photo : Véronique Sunatori
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Blame It on the Moon, 2018
Sérigraphie sur tissu réfléchissant
Crédit photo : Véronique Sunatori
Kiss Kiss, Say Goodbye, 2015
Globes terrestres, coller
Crédit photo : Véronique Sunatori
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Équipe de production 2021
Commissariat, écriture et coordination générale : Geneviève Goyer-Ouimette
Coordination logistique : Cassandre Boucher
Capsule vidéo : Anna Lupien
Design : Dominique Mousseau
Photographies des affiches du Projet Zoom Art : Paul Litherland, Studio Lux