Lors d'une conférence de presse tenue ce matin, le maire de Laval, Marc Demers, en compagnie de Dinu Bumbaru, directeur des politiques à Héritage Montréal, et du directeur du Collège Laval, Michel Baillargeon, a dévoilé les sept demandes de la Ville de Laval aux partis politiques actuellement en campagne pour l'élection fédérale du 21 octobre prochain.
1- Vieux Pénitencier de Saint-Vincent-de-Paul
La Ville de Laval demande aux partis de s'engager à développer un partenariat entre la Ville, la Société immobilière du Canada et le Service correctionnel du Canada afin d'implanter au Vieux Pénitencier de Saint-Vincent-de-Paul un projet éducatif, culturel et touristique. La Ville demande également aux partis politiques de s'engager à injecter les sommes nécessaires à la réalisation de ce projet.
Le pénitencier de Saint-Vincent-de-Paul a été désigné lieu historique national en 1990. Fermé depuis 1989, ce magnifique lieu est depuis à l'abandon, malgré les nombreuses demandes de revitalisation formulée au cours des années.
« Nous croyons fermement que nous pourrions, dans le cadre d'un partenariat avec le fédéral, revitaliser entièrement le site du "Vieux Pen" pour mettre en valeur la richesse de ce lieu patrimonial et dynamiser le noyau villageois de Saint-Vincent-de-Paul », a soutenu le maire, Marc Demers.
Dinu Bumbaru, personnage reconnu pour son expertise en matière de patrimoine, était présent à la conférence de presse. Il a soutenu avec vigueur l'idée de revitaliser le site: « Héritage Montréal est heureux de s'associer à la Ville de Laval pour inviter le futur gouvernement fédéral à s'engager diligemment dans une démarche concertée pour redonner une vie utile à cet ensemble patrimonial majeur qu'est le "Vieux Pen". Désaffecté depuis des décennies, cet ensemble situé à Saint-Vincent-de-Paul participe – tout comme le Vieux-Port de Montréal, le silo no 5 et, prochainement, l'ONF –, au paysage réel de la métropole. Son abandon est une hypothèque au développement qu'imposent par indifférence les autorités fédérales. Nous demandons que cette hypothèque soit levée et que le futur gouvernement canadien collabore avec la Ville pour que ce patrimoine vive ».
Le directeur général du Collège Laval, Michel Baillargeon, était également présent à la conférence et a soutenu que : « Le Collège Laval souhaite participer activement à la réhabilitation du Vieux Pénitencier de Saint-Vincent-de-Paul. Nous croyons fermement qu'un projet de revitalisation de ce site améliorerait considérablement la qualité de vie de nos élèves et de notre personnel, des familles résidant dans l'est de Laval et au final, de l'ensemble des Lavallois ».
2- Financement du complexe aquatique
La Ville de Laval demande aux partis de s'engager à participer au financement du nouveau complexe aquatique de Laval à la hauteur de 20 M$. Cette somme représente la juste part du gouvernement fédéral pour ce type d'infrastructure entièrement destinée aux citoyens.
Fortement attendue par la population, la construction du complexe aquatique est amorcée, mais, en 2018, la Ville de Laval a dû annuler l'appel d'offres pour le lot 3 (superstructure, enveloppe du bâtiment, électromécanique, équipements et aménagement paysager) et rejeter les nouvelles soumissions reçues puisque la plus basse s'est avérée 46 % plus élevée que le budget disponible.
3- Fonds fédéral de la taxe sur l'essence
À l'instar de la demande formulée par la Fédération canadienne des municipalités (FCM) à l'égard du transfert annuel du Fonds fédéral de la taxe sur l'essence, la Ville de Laval demande aux partis de s'engager à doubler la valeur du transfert annuel du Fonds fédéral de la taxe sur l'essence pour chacune des années subséquentes à 2019.
Elle rappelle d'ailleurs que les gouvernements municipaux récoltent seulement 10 cents par dollar prélevé en taxes et impôts au pays, alors qu'ils sont responsables de près de 60 % des infrastructures qui soutiennent l'économie et la qualité de vie des citoyens.
4- Stratégie nationale du logement
La Ville de Laval demande aux partis de s'engager à maintenir les priorités et les niveaux de financement établis dans la Stratégie nationale du logement.
Afin d'assurer la pérennité des logements abordables existants et de garantir qu'ils demeurent accessibles aux ménages à faible revenu, la Ville de Laval réitère l'importance de poursuivre à long terme leur financement. Elle précise qu'à Laval, d'ici 2023, 65 % du parc immobilier global ne sera plus sous convention avec le gouvernement fédéral. En prenant la statistique sous l'angle des familles et personnes seules, 96 % de ces logements ne seront plus sous convention, alors que ce sont souvent ces bâtiments qui nécessitent le plus de travaux au regard de l'utilisation qui en est faite.
5- Trois grandes îles
La Ville de Laval demande aux partis de s'engager à lui accorder une partie du financement nécessaire à l'acquisition des îles aux Vaches, Saint-Pierre et Saint-Joseph.
À terme, la Ville de Laval souhaite mettre en place un réseau composé d'une variété de milieux naturels de grande valeur écologique reliés entre eux par des corridors écologiques. Ce réseau cible la protection de 14 % du territoire et porterait à 25 % l'objectif de canopée, dont l'indice est actuellement à 23,8 %.
6- Adaptation aux changements climatiques
De façon à mieux faire face aux effets des changements climatiques qui affectent ses citoyens et son territoire comme en témoignent les inondations de 2017 et 2019, la Ville de Laval demande aux partis de s'engager à accorder une importante bonification aux programmes fédéraux en matière d'adaptation aux changements climatiques, dont le plan Investir dans le Canada, phase 2 et le Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophe, et de faciliter l'accès à ces programmes.
Le maire Demers a d'ailleurs rappelé que la Ville s'est jointe, en 2018, à la Convention mondiale des maires pour le climat et qu'une étude financée par l'UMQ conclut que la mise en œuvre de mesures d'adaptation aux changements climatiques sur le territoire lavallois nécessitera des investissements de 113 à 225 M$ au cours des 5 prochaines années.
7- Réseau intégré Laval–Basses-Laurentides
Le 23 avril 2018, les maires et mairesses du Regroupement des 19 villes de Laval et des Basses-Laurentides (représentant plus d'un million de citoyens) ayant participé au Forum sur la mobilité et le transport collectif ont déposé leur vision consensuelle du développement d'un réseau de transport intégré pour les prochaines années.
La Ville de Laval demande aux partis de s'engager à financer, en collaboration avec le gouvernement du Québec, les projets suivants :
- L'ajout d'un mode de transport lourd dans le secteur densément peuplé de Chomedey, à Laval, que ce soit par la création de nouvelles stations de métro ou par le prolongement du REM;
- La mise en place de voies réservées à Laval sur l'axe des Laurentides et de la Concorde / Notre-Dame;
- La mise en place d'un réseau de voies réservées en site propre sur les autoroutes 13, 15, 19 et 25, et sur certains tronçons des autoroutes 440 et 640.
- L'achèvement de l'autoroute 19 jusqu'à la 640 et de l'autoroute 13 jusqu'à l'autoroute 50 avec des aménagements pour le transport collectif.
« Nos demandes reflètent les véritables préoccupations de la population lavalloise. J'espère vivement que les partis politiques présentement en campagne les entendent, et y répondent favorablement. J'assure d'ailleurs notre pleine et entière collaboration parce qu'après tout, la mission première d'un gouvernement est de servir aux mieux les intérêts de ces citoyens », a conclu la maire Demers.
Consultez le document complet des sept demandes de la Ville de Laval.