Les 44 acquisitions réalisées en 2024 et en 2025 sont emblématiques de la création des artistes en art actuel. Plusieurs enjeux contemporains y sont abordés comme l’identité culturelle, l’impact des nouvelles technologies, les changements climatiques, la santé et les nouvelles recherches de l’abstraction.
2025

The fall of the Empire, 2023
Huile sur toile
40,64 x 40,64 cm
Photo : @Studio Lux

Pique-nique, Île d’Orléans, 1978, de l’ensemble Les amitiés nouvelles, 1978-2022
Impression numérique au jet d’encre sur papier chiffon – suite à la numérisation d’un négatif argentique noir et blanc 35 mm de 1978
Édition 1 de 5
76 x 76 cm
Photo : @Studio Lux

Guggenheim colour field (after Karel Appel), 2021
Impression (pigment d’archives sur papier Hahnemuhle 305 g/m², avec pelliculage mat protecteur, monté sur aluminium
90 x 90 cm
Édition 1 de 1, + 1 Épreuve d’artiste
Encadrée
Photo : @Studio Lux

Éclipse 05, 2024
Impression numérique sur papier archive (Hahnemühle Photo Rag)
Édition 1 de 3
47 x 47 cm
Photo : @Studio Lux

Flux IV (Plan de clivage), 2020
Émaux et acrylique sur papier
95 x 95 cm
Encadrée
Photo : @Studio Lux

Sans Titre, 2025
Huile sur toile
102 x 102 x 6 cm
Photo : @Studio Lux

Two Stones and a Rock, 2022
Acrylique sur bois
61 x 61 x 4 cm
Photo : @Studio Lux

Nauman’s Corridor, 2016
Impression au jet d’encre (numérique) sur papier Hahnemühle
25 x 25 x 3 cm
Édition 4 de 5
Encadrée
Photo : @Studio Lux

Sans titre, 2024
Acrylique, crayon mine, graphite, tissu synthétique, bois sur panneau.
76,2 x 76,2 x 4 cm
Photo : @Studio Lux

The Short Breath of a Human Generation, 2024
Impression numérique
56 x 56 x 5 cm
Édition 1 de 5
Encadrée
Photo : @Studio Lux

Distinctive, Easily Portable, and Often Stolen, 2022
Feutre industriel
Édition 1 de 3
60,96 x 60,96 x 30,48 cm
Photo : @Studio Lux

Le jour, le soleil, la nuit, l’abyme, les étoiles, 2019
Fusain sur papier
76 x 76 cm
Encadrée
Photo : @Studio Lux

Séance Wifi DIY, 2020
Huile sur bois
102 x 102 x 4,1 cm
Photo : @Studio Lux

Refraction, 1969
Sérigraphie
35,6 x 35,6 x 2 cm
Édition 24 de 30
Encadrée
Photo : @Studio Lux

Initiation, 2024
Tuyau en cuivre, émail vitreux, bois, acier
122 x 122 x 5 cm
Photo : @Studio Lux

Habillée en hiver, 2024
Impression numérique
63 x 63 x 0,1 cm
Édition 1 de 2
Photo : @Studio Lux

Sans titre (série TeamBuilding), 2021
Aquarelle sur papier
23 x 23 cm
Photo : @Studio Lux

Page-Miroir : faiblement/faim, 1988-89
Papier, encre, graphite, dorure et miroir
33 x 33 x 4 cm
Encadrée
Photo : @Studio Lux

Mock sun drawing, 2024
Acrylique et impression numérique sur bois
114 x 114 x 3 cm
Photo : @Studio Lux

I May Flirt a Little, But I’m No Yellow Peril (Chinese Fever), 2009
Édition 3 de 5
90 x 90 x 1 cm
Photo : @Studio Lux

Sans titre 7, (étude sur l’exposition de la matière au son), 2022
Acier laminé à chaud sur mesure, sédimentation du son sur pigments
34,5 x 34,5 x 2,4 cm
Encadrée
Photo : @Studio Lux

Daikon, 2021
Photographie numérique sur papier photo Epson Premium Luster, impression au jet d’encre
Édition 5 de 5
152,4 x 152,4 cm
Photo : @Studio Lux
2024
Raúl Aguilar Canela est un artiste originaire du Mexique. Il a obtenu une maîtrise en beaux-arts de la Virginia Commonwealth University (Richmond, VA) en 2021, un baccalauréat en arts visuels de l’Université Concordia (Montréal) en 2014, et un baccalauréat en relations internationales de l’Universidad de las Américas Puebla en 2011. Dans ses œuvres, il explore la peinture comme une pratique expérimentale, et il s’emploie à dépasser le cadre habituel qui lui est attribué. Dans son travail, il fait cohabiter notamment des histoires personnelles et des récits contemporains entourant l’immigration. La peinture Amok fait cohabiter différents éléments qui forment une sorte de mythe étrange, voire inquiétant. Le traitement de la surface donne l’impression qu’un vent violent projette les tissus, les fleurs et des flammes sur le fond violet, représentatif d’un ciel piqué de quelques étoiles trop lumineuses. On discerne au loin un virevent géant, plus près, un bâton dont le sommet est enrobé d’un tissu vert et, entre les deux, un sombre personnage vêtu d’une cape noire et dont le visage est masqué. On découvre cette scène comme si l’on était soi-même dissimulé derrière le rocher, d’où l’on voit jaillir le fut d’un fusil. Tout autour de cette scène, l’artiste a su créer une sorte de fenêtre qui encadre le pourtour de bandes noires et blanches. Cette stratégie visuelle accentue la profondeur et donne à l’ensemble une allure de monde surréaliste, qui prend vie devant nous.
Longue lune, 2018
Hydrostone et peinture
121,92 x 53,34 x 10,16 cm
Photo : @Studio Lux

Edmund Alleyn a étudié les arts visuels à l’École des beaux-arts de Québec avec Jean‑Paul Lemieux. En 1960, il a représenté le Canada à la Biennale de Venise, l’un des événements en arts visuels les plus importants au monde. Reconnu pour son inventivité et sa grande capacité de renouvellement d’une série à l’autre, il a consacré 5 années, de 1965 à 1970, à sa série dite technologique. Sans titre est exemplaire des recherches de cette période. Ici, tout semble nous être présenté par schémas et diagrammes, un peu comme si les images étaient issues d’un écran d’hôpital où s’affiche un corps passé aux rayons X. En se servant de couleurs contrastées d’une palette psychédélique – orange, mauve, vert acidulé, bleu électrique – l’artiste crée une tension visuelle qui transforme les corps représentés en des êtres désincarnés. Ayant créé cette œuvre durant une période marquée par les guerres d’Algérie et du Vietnam,Alleyn a su capter l’air du temps. En effet, en représentant de diverses façons le cerveau humain, il a cristallisé la peur de la manipulation psychologique (à distance ou à l’aide de substances), qui était au cœur des préoccupations de ses contemporains. En effet, à l’époque, les avancées scientifiques n’étaient pas nécessairement vues sous un bon œil. Ce regard lucide résonne avec nos préoccupations actuelles envers certaines avancées technologiques, telles que les drones meurtriers, l’intelligence artificielle ou encore l’utilisation abusive des données. Cette œuvre nous rappelle les possibles dérives qui entourent l’innovation, et l’artiste nous met en garde contre la possibilité que l’humain se piège lui-même.
Sans titre, 1967
Gouache sur carton
31,2 cm x 65 cm
Photo : @Studio Lux
Caroline Boileau est diplômée en arts visuels de l’UQAM et de l’Université Concordia. Ses œuvres de facture fantastique mettent de l’avant ses préoccupations pour la santé et la transformation du corps. Elle y transpose ses observations du monde en des corps hybrides. Ces 3 dessins ont été réalisés à des époques différentes dans le cadre de 3 résidences artistiques, dont une qui s’est tenue dans une bibliothèque d’histoire de la médecine. Se fondant sur des représentations étonnantes et parfois dégradantes du corps féminin, l’artiste a recomposé ces images en les libérant de leur charge déshumanisante. Elle s’est employée à leur offrir de nouvelles caractéristiques : en intégrant des tentacules (Aquatique), en multipliant le nombre de jambes pour bien les ancrer au sol (Terrestre), et en connectant le cerveau à une galaxie (Cosmique). Dans ces portraits d’humaines en mutation, elle nous expose de façon imagée ce qui est parfois difficile à nommer ou à comprendre.
Aquatique, Terrestre et Cosmique, 2014-2019
Triptyque, aquarelle sur papier
35 cm x 77 cm (Aquatique et Terrestre : 35 cm x 27 cm, Cosmique : 30,3 cm x 23 cm)
Photo : @Studio Lux

Sans titre, 2023
Acrylique sur toile perforée et brulée, montée sur plexiglas
56,5 cm x 36,5 cm
Photo : @Studio Lux

Véronique Chagnon Côté est titulaire d’un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’UQAM et d’une maîtrise en studio art de l’Université Concordia. Elle est actuellement professeure en pratique de la peinture à l’UQAM. Son tableau La porte représente un point de vue architectural visuellement complexe. Il est séparé en deux espaces : une terrasse extérieure baignée de lumière et un espace intérieur sombre. La composition nous donne l’impression d’être positionnés dans l’espace intérieur, regardant dehors depuis la fenêtre. Pour réaliser cette œuvre, Chagnon Côté s’est inspirée d’un souvenir marquant. Elle s’est remémoré avoir fait l’expérience d’une architecture lumineuse qui lui avait inspiré, pendant l’espace d’un moment, le sentiment d’une distorsion temporelle, comme si le temps s’écoulait plus lentement, et comme si l’espace imposait qu’on le contemple. C’est dans cet esprit qu’elle a conçu La porte. Tout d’abord, elle a créé une maquette numérique d’une architecture inventée de toutes pièces. Ensuite, elle s’est « déplacée » virtuellement dans cette maquette afin d’en explorer les différents points de vue. Enfin, elle a transformé l’un des points de vue virtuels en un univers peint. Pour y parvenir, elle a combiné différents procédés uniques à la peinture (saturation des couleurs, format, touches…) afin de faire cohabiter sur la surface du tableau l’origine virtuelle de l’image et la matérialité de la peinture. L’objectif de l’artiste est ici de nous faire ressentir un espace autrement, de nous permettre de nous y projeter et, pourquoi pas, de partir nous aussi à la découverte imaginaire de ce lieu.
La porte, 2022
Acrylique et transfert d’acrylique sur toile
56 cm x 43 cm
Photo : @Studio Lux
Louis‑Philippe Côté est titulaire d’un baccalauréat en peinture et dessin de l’Université Concordia ainsi que d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’UQAM. Dans cette série, il nous propose des tableaux qui reprennent la forme d’une fenêtre ouverte sur un autre monde. En regardant de plus près, on constate qu’il est possible de comprendre ce nouvel espace peint de différentes façons : il peut s’agir d’un lieu encadré d’une sorte de bibliothèque, d’une mise en abîme, ou encore du reflet d’un lieu dans un miroir. Cette cohabitation des possibles est accentuée par la touche frottée et la riche superposition de couleurs par strates, qui donnent à l’ensemble une allure de mirage lumineux. Les couleurs chaudes – jaune, ocre, orangé, rouge – et le rendu de la peinture créent également un effet de fresque ancienne, qui accentue la dualité entre rêve et apparition du sujet peint : une jeune fille de dos face à une table dans un environnement difficile à décrypter. Dans notre exploration visuelle de cette peinture, Côté nous accorde un moment de contemplation qui favorise l’introspection ainsi que la compréhension de certains éléments complexes de notre existence.
La chambre aux miroirs n° 2, 2022-2023
Huile sur lin
200 cm x 169 cm
Photo : @Studio Lux

Diplômé en arts visuels et en soins infirmiers, Yannick De Serre est à la fois infirmier et artiste. Il s’inspire de ces 2 univers pour réaliser des œuvres percutantes qui traitent de façon poétique du corps humain et de ses affections. Dans son travail, il s’emploie à faire des parallèles avec la condition humaine en mettant en relief la fragilité du papier. Ici, il représente une délicate fleur, presque transparente, à l’aide de pigments naturels. En regardant de plus près, on découvre que les nervures des feuilles sont piquées de points de suture bleus, qui viennent souligner symboliquement la délicatesse de la plante. Cette technique de soin appliqué sur un végétal crée une connexion inédite et, chemin faisant, l’artiste souligne l’interdépendance entre les deux univers du vivant. Par l’intermédiaire de Mourning Flowers no. 12, il nous offre un « bouquet » de fleurs pour nous faire réfléchir à la notion de caring (soin, bienveillance), qui devient de plus en plus importante dans notre quotidien.
Mourning Flowers no. 12, 2022
Impression en relief, encre à l’huile, pigments naturels, lange et sutures médicales
46,35 cm x 32,38 cm
Photo : @Studio Lux
Marie‑Michelle Deschamps détient un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’UQAM et une maîtrise en arts visuels de la Glasgow School of Art (Écosse). Dans ses œuvres, elle évoque le langage et les différents moyens visuels de le transcrire ou de le traduire. Elle crée des pièces à partir d’émail sur cuivre – un matériau souvent utilisé en joaillerie – auquel elle donne des formes à la fois inusitées et familières. Cette stratégie s’applique notamment à Checklist,où une feuille d’émail vitrifié noire (format lettre) est percée de 5 anneaux, comme s’il s’agissait d’un cartable accroché au mur. En l’observant de plus près, on constate que sa surface est traversée de lignes qui évoquent les fines racines des plantes. Ces marques blanches sont le résultat du mouvement de la matière en surface et du temps de cuisson précis employé par l’artiste pour réaliser sa pièce. À ce titre, elle considère que le matériau lui-même « écrit » son état par les traces qu’il laisse sur la surface. D’une certaine façon, ces lignes évoquent simultanément la botanique et l’écriture. Ainsi, par la richesse de ses évocations, ce bas-relief a engendré toute une nouvelle série d’œuvres inspirées d’un livre ancien et étrange : le manuscrit de Voynich, un herbier astrologique du XVe siècle. Ce livre mystérieux écrit à la main était abondamment illustré et contenait de nombreuses inscriptions qui n’ont à ce jour jamais été décodées. À son image, l’œuvre Checklist – et les autres qui ont suivi – s’offre à la fois comme un élément familier et comme un objet qui renferme lui-même des codes cachés. Il ne tient qu’à nous de les observer, de les découvrir ou de leur inventer un sens nouveau.
Checklist [Liste de contrôle], 2019
Émail vitrifié sur feuille de cuivre, acier peint
64,8 cm x 91,5 cm
Photo : @Studio Lux

Artiste sénégalo-québécoise, Marie‑Danielle Duval a étudié les arts visuels à l’UQAM et à l’Université Concordia. Elle a réalisé le présent tableau dans le cadre d’une série d’œuvres où elle a souhaité représenter des personnages de femmes noires inspirés d’œuvres de fiction littéraire des autrices afro-américaines Toni Morrison et Maya Angelou. Elle a choisi d’illustrer ces personnages dans les espaces intérieurs qui leur offrent un moment de répit dans leur récit respectif. L’artiste souhaite, par ses œuvres, rendre visible la femme noire afin de contrer son invisibilisation et sa dévalorisation dans l’histoire; or, en peignant une figure qui semble seule, mais qui nous invite au dialogue, elle suscite chez nous un sentiment d’empathie et d’introspection. Simultanément, Duval évoque le monde de la peinture et ses particularités matérielles : dans le tableau, la jambe immergée semble se liquéfier au contact de l’eau, ce qui rappelle le procédé de dilution de la peinture. Ici, par divers détails à scruter dans l’œuvre, l’artiste nous rappelle que nous nous trouvons devant une image peinte.
Bain de peinture beige, 2023
Acrylique sur panneau de bois
152,4 cm x 127 cm
Photo : @Studio Lux

Sylvie Fraser est une artiste lavalloise qui a été professeure en arts visuels au Collège Montmorency. Titulaire d’un baccalauréat en beaux-arts de l’Université Concordia et d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’UQAM, elle s’intéresse aux matières organiques et vivantes. Cette œuvre de la série « Portrait de ma cour : les résilients » consiste à faire pousser par culture hydroponique des portraits de profil. Le titre de la série renvoie au concept de résilience, soit la capacité de se reconstruire à la suite d’un choc affectif, comme l’a vulgarisé le psychiatre Boris Cyrulnik. Dans cette optique, Fraser a choisi de représenter des personnes de son entourage qui ont vécu des expériences traumatiques. En écho à leur vécu, elle ajoute en arrière-plan, par le truchement du photomontage, des prises de vue de sa propre cour paysagée de Laval. Son processus évoque les tableaux du XVe siècle, notamment ceux d’Antonio di Puccio Pisano dit Pisanello (1395-1455), qui représentait les nobles de la cour royale de profil avec, en arrière-plan, un environnement idéalisé entre paysage et nature morte. Dans son œuvre, Fraser a tout d’abord photographié le positionnement des semences, des céréales et des légumineuses afin de représenter Anne de façon hyperréaliste. Ensuite, jour après jour, elle a photographié les germinations successives, qui ont transformé le portait initial en un micropaysage végétal. L’œuvre définitive comprend ainsi la progression de la germination au fil de 6 différents stades de croissance. Par sa captation de la métamorphose des portraits-semences en germination, l’artiste fait un écho poétique à la capacité humaine à se régénérer et à surmonter les tempêtes.
Anne en 6 temps, de la série « Portrait de ma cour : les résilients », 2012
Six impressions photographiques, portrait composé en mosaïque de grains en croissance hydroponique pendant 1 à 72 jours
40 cm x 50 cm chacune Édition 1 de 2
Photo : @Studio Lux
Artiste autodidacte, Allie Gattor se démarque grâce à son processus créatif fondé sur l’observation de la vie quotidienne. Bien que son style rappelle les illustrations de livres d’enfants, ses œuvres ont un effet libérateur et surprenant qui combine féminisme espiègle et humour noir. Elle s’applique à évoquer des thèmes contemporains qui nous sont familiers, notamment l’anxiété, la dépression, les relations interpersonnelles et l’absurdité de la condition humaine, et ce, en intégrant une touche ludique. Ici, elle revisite le « voyeurisme entre voisins » en lui conférant une dimension de science-fiction. En effet, des rayons gamma semblent jaillir des yeux du personnage féminin représenté, ou potentiellement provenir de l’extérieur. Le personnage est étonnamment vêtu : couronne blanche, large cape rouge et long manteau noir, d’où émergent plusieurs chats. L’espace où elle donne l’impression de se déplacer semble se situer entre 2 mondes parallèles, et il revient à notre imagination de déterminer ce qu’elle voit et où elle se trouve.
Insider, 2023
Stylo, aquarelle, encre et crayon de couleur sur papier
77 cm x 56,5 cm
Photo : @Studio Lux
Piscine, laser sur paysage photographié, Péninsule, 2019
Impression jet d’encre à pigments montée sur Dibond
27,94 cm x 43,18 cm Édition 1 de 5
Photo : @Studio Lux

Hua Jin est une artiste visuelle née en Chine qui vit et travaille actuellement entre le Québec et la Colombie‑Britannique. Elle a obtenu sa maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia à Montréal et son baccalauréat en beaux-arts de l’Emily Carr University of Art + Design à Vancouver. Dans ses photographies, elle s’intéresse à la nature et au paysage, à l’instar des anciens taoïstes, qui se consacraient à la contemplation de la « voie » de l’être. Jin est fascinée par l’énergie invisible qui guide le rythme dans le cercle de la vie. Dans ses représentations visuelles de diverses facettes de la vie naturelle, elle vise à décrire ce flux rythmique, à transmettre sa sagesse cachée et à illustrer les phénomènes variés du monde écologique. C’est dans une approche méditative de grande générosité qu’elle a réalisé son projet Visual Diary (Journal visuel) de mars 2020 à mars 2021, au cœur de la pandémie de COVID‑19. L’objectif de ce journal était de capter la beauté de la nature à l’intention des personnes qui n’y avaient pas accès durant le confinement. Réalisée durant l’automne, cette photo immortalise le moment qui précède l’éclosion complète de l’hibiscus, quand les pétales semi-ouverts se touchent encore. La beauté et la fragilité de la fleur sur le fond brumeux invitent à la contemplation.
2020 Visual Diary: 2020-09-28 – Blooming Hibiscus, 2020
Tirage à jet d’encre sur papier photo archive
76,2 cm x 50,8 cm
Édition 4 de 5
Photo : @Studio Lux
Titulaire d’un baccalauréat en beaux-arts de l’Université du Manitoba et d’une maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia, Jeanette Johns a grandi à Winnipeg et vit actuellement au Québec. L’estampe représentée ici s’inspire de sa pratique du tissage et de l’héritage de tisserande que lui ont légué sa mère et sa grand‑mère. Or, Jeanette Johns emploie le même langage formel composé d’additions, de soustractions et de multiplications des fils, qu’elle transpose en lignes colorées sur le papier à l’aide de la sérigraphie. Son souhait est de revaloriser la pratique ancestrale du tissage et des savoir-faire connexes, souvent liés à l’artisanat féminin, pour les élever au rang des arts visuels. Dans son œuvre Plain Hunt on Four: 4231,elle reprend l’image schématisée d’une porte avec une arche qui se détache dans un espace indéfini. À l’aide d’une seule couleur, le jaune, elle arrive à créer différents effets de profondeur tout en intégrant des vibrations visuelles typiques des œuvres d’art optique. La forme arrondie de la porte rappelle l’entrée d’une chapelle, et les bandes jaunes aux effets vibrants évoquent la représentation du divin dans les tableaux religieux. Il faut en outre imaginer que, lors de la présentation de cette œuvre à l’occasion de l’exposition Change Ringing, les visiteuses et les visiteurs étaient invités à faire sonner une cloche en bronze déposée au centre de la pièce afin d’être symboliquement transportés au cœur d’une chapelle. Une telle expérience peut d’ailleurs servir à compléter notre expérience visuelle de la présente œuvre.
Plain Hunt on Four: 4231, 2023
Sérigraphie sur papier, teinture végétale (vigne des rivages)
106 cm x 66 cm
Édition 3 de 3
Photo : @Studio Lux

Pan Yard de la série « Salt », 2015
Impression chromogène
50,8 cm x 76,2 cm (Encadré)
Edition 3 de 3
Photo : @Studio Lux
Feedback II, 2023
Pastel sec et fusain sur papier noir
55,88 cm x 76,20 cm
Photo : @Studio Lux

Sans titre, 2017
Crayons de couleur et encre sur papier
58,6 cm x 76,2 cm
Photo : @Studio Lux
L’artiste Luce Meunier s’engage dans une démarche d’expérimentation en peinture. Notamment, elle peint sans recourir directement à sa main; or, dans sa série Eaux de surface, elle crée sans intervention directe. Pour ce faire, elle se sert d’éponges gorgées d’acrylique, qui laissent des traînées sur la surface de la toile. Ces traces évoquent visuellement des flammes, ou encore des reflets sur l’eau. La présente œuvre explore et repousse les limites de la peinture afin de créer de nouvelles expériences picturales. Dans sa pratique, l’artiste conçoit des dispositifs pour manipuler la matière tout en conservant un maximum de simplicité. Par l’intermédiaire d’une économie de moyens assumée, elle poursuit ses recherches sur les matériaux employés et sur les procédés d’application. Ses expériences témoignent d’une recherche approfondie et de nombreuses expérimentations en atelier, où elle s’intéresse à explorer la matérialité de la peinture tout autant que les caractéristiques et les possibilités de la toile.
Eaux de surface no 19, 2020
Acrylique sur toile de coton
76 cm x 91,5 cm
Photo : @Studio Lux

Rebecca Munce détient un baccalauréat en arts visuels de l’Université York et une maîtrise de l’Université Concordia. Ses œuvres mettent en scène des personnages en interaction afin de créer différentes histoires imaginées. L’artiste puise son inspiration dans des imageries variées, dont celles de l’Antiquité, du Moyen Âge et des univers fantastiques. Ayant grandi dans un environnement imprégné d’images pieuses, elle souhaite, par ses œuvres, créer son propre répertoire et sa propre mythologie visuelle. Ainsi, chacune de ses créations s’offre comme un récit mystique personnel. Dans Imago Grove, elle s’inspire des armoiries médiévales et des dessins sophistiqués que renferment les livres des moines copistes. Notamment, on remarque que les carrés du pourtour sont tous composés d’éléments aux évocations aquatiques, qui agissent comme un effet de rappel. Au centre de l’œuvre, c’est la forme d’une cellule qui se détache. En y regardant de plus près, on découvre que les parois internes forment une sorte de labyrinthe. Au cœur de cette cellule nagent par ailleurs des créatures semblables à des phytoplanctons, auxquels l’artiste a conféré un aspect étrange et fantastique qui surprend. Ces petits êtres et leur environnement sont réalisés à partir d’une technique de peinture à l’huile grattée, et les lignes évoquent le style des dessins d’enfants. Malgré cette apparence naïve, le tableau entraîne notre regard vers un univers complexe aux couleurs d’algues et de mousses. Ici se combinent, dans l’imaginaire de Munce, les images scientifiques de l’infiniment petit, du magique et du fantastique.
Imago Grove, 2023
Huile sur papier
141 cm x 106,5 cm
Photo : @Studio Lux
Marie‑Jeanne Musiol est une artiste photographe canadienne d’origine suisse. Elle explore des phénomènes de nature énergétique qui sont générés par l’entremise de végétaux. Dans la série Corps de lumière, elle réalise différentes expérimentations, dont elle capte la trace pour réaliser un vaste herbier. Pour ce faire, elle capte les empreintes lumineuses de plantes traversées par un champ électromagnétique. C’est en envoyant des ondes au moyen d’un appareil pour sensibiliser les corps biologiques, les minéraux ou les objets inertes qu’elle provoque un tel effet de lumière. Ce dernier est lié à l’apparition d’une décharge coronale : une sorte d’enveloppe lumineuse constituée d’une multitude de filaments, dont l’artiste immortalise l’effet. Les œuvres photographiques de Marie‑Jeanne Musiol invitent à percevoir le monde autrement et s’inscrivent dans la longue histoire des fusionnements de l’électricité et de la photographie.
Corps de lumière no 636 (Pavot), 2005-2024
Saisie électromagnétique sur film argentique et tirage numérique sur papier archive
27,94 cm x 21,59 cm
Édition 2 de 7
Corps de lumière no 672 (Tiarelle), 2005-2024
Saisie électromagnétique sur film argentique et tirage numérique sur papier archive
27,94 cm x 21,59 cm
Édition 2 de 7
Corps de lumière no 629 (Tricyrtis), 2005-2024
Saisie électromagnétique sur film argentique et tirage numérique sur papier archive
27,94 cm x 21,59 cm
Édition 2 de 7
Photo : @Studio Lux

Mia Sandhu est une artiste de la relève canadienne qui réside actuellement à Toronto, en Ontario. Une partie de sa famille est originaire d’Inde, et plus précisément de la culture punjabie. Elle a obtenu son baccalauréat ès beaux-arts de la Nova Scotia College of Art and Design University (NSCAD) en 2009. Sa pratique artistique est multidisciplinaire. Dans ses œuvres, elle cherche notamment à examiner les conflits intérieurs apparemment intrinsèques à la féminité. Elle souhaite également rendre visibles des concepts plus abstraits, comme l’assimilation culturelle impossible, ou encore l’état de malaise douloureux que peuvent ressentir les personnes issues de certains groupes culturels minoritaires. Ses œuvres traduisent sa fascination pour l’hybridité culturelle, le genre, la sensualité ainsi que les récits familiaux et personnels. Dans sa pratique, elle crée des dessins intrigants auxquels elle ajoute un châssis de couleur assorti et un délicat cadre doré. L’ensemble, sciemment choisi par l’artiste, crée un contexte esthétique qui donne l’impression que ses œuvres proviennent d’un autre temps, d’une autre décennie. Avec finesse, elle crée des ambiguïtés visuelles, notamment en ne peignant pas entièrement la feuille de papier et en camouflant ses personnages au moyen de tissus aux motifs de feuilles qui brouillent les formes de leur corps. Ici, deux personnes sont représentées sans que l’on découvre leur visage. L’une d’elles, positionnée à l’arrière, semble enlacer l’autre avec douceur et la guider vers la lumière. On ne perçoit que ses avant-bras, qui offrent des fleurs et un globe de lumière aux rayons incandescents. Cette composition, tout comme l’ensemble du travail de l’artiste, est une célébration de la féminité, de la sensualité, du mariage des cultures, de l’authenticité de soi et de la sécurité.
Untitled 5, 2023
Aquarelle, gouache, fusain et crayon sur papier
66,04 cm x 91,44 cm
Photo : @Studio Lux

Dominique Sirois détient une maîtrise et un doctorat en arts visuels de l’UQAM, où elle est également professeure au département d’arts visuels et médiatiques. Elle revisite l’art de la céramique dans ses créations, qui évoquent les découvertes archéologiques, la mythologie, les transformations culturelles et l’impact des échanges économiques. La femme du bassin a été façonnée dans le cadre d’une série d’œuvres portant sur les Métamorphoses d’Ovide, poème narratif à la fin duquel plusieurs des protagonistes subissent une transformation. Dans cette pièce de grès, on peut voir un corps à demi représenté, de la taille aux pieds palmés, couché sur le dos, les jambes repliées. Par son rendu, cette sculpture rappelle les corps rigides placés de côté que l’on retrouve dans les tombes égyptiennes. De plus, l’emploi de la couleur bleue sur l’émail crée un lien symbolique avec les représentations antiques en pierre de lapis‑lazuli, qui était fréquemment employée pour créer des objets d’art. Pour l’artiste, cette œuvre évoque également la couleur indigo et l’industrie entourant l’extraction de son pigment à partir de l’indigotier, plante des régions tropicales. Sirois souhaite rappeler combien l’introduction du jean a transformé nos sociétés, d’hier à aujourd’hui, tant sur le plan culturel que par les effets négatifs de sa production effrénée. Ainsi, son personnage aux pieds palmés nous offre une relecture des Métamorphoses dans laquelle le denim participe symboliquement à la transformation.
La femme du bassin, 2022
Grès émaillé
33,02 cm x 48,26 cm
Photo : @Studio Lux