À l’occasion du dépôt de son mémoire aux audiences du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), la Ville de Laval a exprimé son appui au parachèvement de l’autoroute Papineau (A-19) par la voix du vice-président de son comité exécutif et président de la Société de transport de Laval, David De Cotis. Cet appui est justifié entre autres par le fait que le projet prévoit des voies réservées aux autobus à partir de l’autoroute 440 jusqu’au boulevard Saint-Martin.
Priorité au transport collectif
« Les citoyens utiliseront davantage le transport collectif s’il est vraiment efficace », a souligné David De Cotis, ajoutant que « comme, il n’y a pas de voie réservée dans la configuration actuelle, les autobus sont ralentis par la congestion. En intégrant une voie réservée dans chaque direction, l’offre de services sera grandement bonifiée. On peut présumer que cette amélioration incitera des milliers de personnes à troquer l’automobile pour l’autobus, plus particulièrement si on leur offre un parc de stationnement incitatif, comme le prévoit le promoteur. »
La Ville recommande également au promoteur, le ministère des Transports du Québec (MTQ), de prévoir l’aménagement de voies réservées et de mesures préférentielles sur le boulevard des Laurentides, de façon à ce que l’œuvre soit achevée convenablement. L’aménagement d’un lien entre l’A-19 et le boulevard des Laurentides par le boulevard Dagenais devrait ainsi permettre aux usagers du transport collectif de la Rive-Nord et de Laval de profiter d'un service performant et fiable jusqu’au métro Cartier. La Ville considère d’ailleurs que ce nouvel aménagement devrait compléter le projet municipal de voie réservée sur le boulevard des Laurentides.
Covoiturage
Dans le projet présenté, le MTQ n’envisage pas d’ouvrir les voies réservées au covoiturage. Or, selon la Ville de Laval, le covoiturage pourrait en optimiser l’utilisation. Dans cette optique, la Ville souhaite que le promoteur mène un projet-pilote prévoyant l’accessibilité des voies réservées au covoiturage, à tout le moins pendant les périodes de pointe, afin d’évaluer la sécurité d’une telle mesure. Mentionnons que la Communauté métropolitaine de Montréal émet le même souhait dans le mémoire qu’elle a déposé au BAPE.
Un message clair
« Même si le parachèvement de l’autoroute Papineau augmentera la capacité routière dans ce corridor de circulation, la conception du projet intégrant des voies réservées lance un message clair : toute croissance des besoins futurs sera comblée par une augmentation des services de transport collectif, et non par un élargissement des voies de circulation pour automobiles », affirme David De Cotis.
Autres considérations
Par ailleurs, 3 autres éléments plaident en faveur du projet proposé par le MTQ.
D’abord, la résolution de la congestion récurrente de la circulation automobile sur la route 335 et sur les routes adjacentes.
Ensuite, la protection de l’intégrité et de la superficie de la zone agricole et finalement, la possibilité pour les autres moyens de transport (vélos, motoneiges, etc.) de circuler dans le corridor et de traverser la rivière des Mille Îles, maintenant ainsi le lien avec la Route verte.
De plus, Laval considère que le projet du ministère des Transports ne représente pas la construction d’une nouvelle autoroute sur le territoire lavallois. Il s’agit plutôt d’achever une route dont l’emprise fut acquise il y a des décennies. Le projet de l’A-19 n’implique aucune expropriation. Il complète et peaufine un ouvrage. Il mène à bon terme une intention qui existe depuis longtemps : celle de relier deux parties du territoire jusqu’à aujourd’hui mal desservies. En outre, 65 % des utilisateurs de l’actuelle route 335 ont pour destination finale Laval.